« D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? »
La question de Jacques est o combien actuelle… Rien de nouveau sous le soleil.
Il nous suffit d’ouvrir la radio ou la télé pour entendre ou regarder l’insécurité de nos banlieues, les bagarres sur nos stades et nous pourrions rajouter les affaires qui fleurissent dans les milieux de bonne fréquentation, les intrigues dans nos entreprises, les drogues qui nous assaillent…
L’esprit évangélique devrait nous permettre de prendre de la distance par rapport à notre présent et ses dérives. Fidèles au Christ et à son Esprit, nous ne pouvons pas faire semblant. Nos attitudes nous engagent et nous conduisent à faire des choix. Il est bon de rappeler que l’Esprit Évangélique est un défi, c’est une ambition humaine qui n’a qu’un objectif : vivre dans le respect des humains et que chacun respecte la sœur et le frère. C’est ensemble que le ‘’vivre heureux’’ se concrétise. N’oublions pas que L’Eglise n’est pas d’abord un héritage, mais un chemin à vivre tous les matins.
L’extrait de l’Évangile de Marc de ce jour, nous présente Jésus qui prend un enfant pour le placer au milieu de ses disciples, il faut savoir que dans le contexte culturel de l’époque, l’enfant n’a pas d’existence sociale : il ne compte pas. Il faudra attendre qu’il devienne adolescent pour être admis à la synagogue.
L’attitude de Jésus rappelle qu’avant d’être un être social, l’enfant est une créature du bon Dieu. En embrassant cet enfant, Jésus nous dit et rappelle que la vie est sacrée du premier jour jusqu’au dernier. Voilà déjà un thème essentiel pour nous croyant : Respecter la vie de l’humain dès son plus jeune âge. Une ouverture d’amour n’a pas d’âge.
L’attitude de Jésus nous renvoie à l’avenir de nos enfants. Soyons toujours dans l’ouverture et protégeons-les de ce que nous fait vivre notre société : s’enfermer sur nous-mêmes et n’avoir d’intérêt que pour soi.
Rappelons aussi qu’une des grandes clés du message de Jésus, c’est celle du service. Lui-même se définit comme serviteur. Nous avons tous en tête l’image de Jésus devant ses disciples, il se met à genoux pour laver les pieds, imitant l’esclave qui se met à genoux devant son maître pour lui laver également les pieds.
L’Église, un chemin, celui des 12 disciples et de nous aujourd’hui. Avec eux, nous formons la totalité d’un corps dont le Christ est la tête et dont chacun est un membre qui doit se tenir dans une logique d’écoute et de recherche du bien commun afin d’être comme Jésus un serviteur.
Le corps est animé par le souffle du Christ, l’esprit Saint. L’ambition de Jésus et de son Esprit est d’accueillir l’ensemble des humains quels qu’ils soient. Ils n’ont aucune préférence.
Sans arrêt dans le message de Jésus et de son Esprit, il nous est rappelé que rien n’est cadenassé par les épreuves de la vie.
Personne n’est enfermé dehors, une expression qui peut faire sourire car avec le Christ, je vous le concède, il n’y a ni dedans ni dehors, mais seulement une exigence, celle d’être au service quelle que soit la personne.
Dans notre Foi, nous sommes sur un chemin avec lequel le possessif n’existe pas. Quand Jésus demande à ses disciples :
« Pour vous, qui suis-je ? » Il leur rappelle le sens de son incarnation :
« Le fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et trois jours après sa mort, il ressuscitera », gardons en tête que la mort s’oppose à la naissance, mais pas à la VIE. Le Christ nous invite, avec Lui, à VIVRE une Vie d’éternité.
Frère Christian BEZOL