Jésus est l’homme de l’écoute, rien ne lui résiste.
Pour vivre cette attitude d’attention auprès de chacun, l’Evangile de Marc met en scène un homme, Bartimée, qui est assis au bord de la route et qui est aveugle. Malgré son handicap, il ne se laisse pas démonter, et Jésus va faire taire tous ceux qui essaient de l’empêcher d’entrer en relation avec Bartimée. A la demande de Bartimée, aveugle, Jésus va le guérir.
Gardons en mémoire la dernière phrase de cet Évangile :
« Aussitôt, l’homme se mit à voir et il suivait Jésus sur la route ».
Nous pourrions dire que la présence de Jésus nous met toujours en mouvement : Bartimée, une fois guéri suit Jésus sur la route. Imitons Bartimée et mettons-nous en mouvement, attitude fondamentale pour nous chrétien.
Permettez-moi de souligner également que cet aveugle porte un prénom. Ce prénom n’est pas là seulement pour le différencier des autres mais rappelle que Bartimée a une histoire familiale comme chacun d’entre nous : Bartimée, fils de Timée. Bartimée n’est donc pas seul et la relation avec Jésus va être pour lui une nouvelle mise en valeur personnelle. Le prénom relie aux autres.
Cet acte de Jésus envers cet aveugle nous semble mettre en exergue la parole que nous trouvons dans l’épître aux Hébreux de ce jour :
« Tu es mon fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré. »
En effet, Jésus lui ouvre la voie. Son message va être désormais pour Bartimée, une source de joie. Bartimée l’aveugle va pouvoir mettre des visages sur les personnes qu’il rencontre et partager ce que vient de lui faire vivre Jésus. Jésus amplifie son cœur à la rencontre.
N’est-ce pas une leçon pour nous que de vivre comme Bartimée l’ouverture à la vie, une mise en route derrière le Christ ?
Cette histoire me rappelle un événement vécu avec un organiste ami qui, à la fin d’une Eucharistie remplie de joie s’est mis à jouer
« Ah, le petit vin blanc qu’on boit sous les tonnelles … »
Pour nous rappeler simplement, qu’à chaque Eucharistie, nous trinquons à la santé de la vie.
Sœurs et frères, Chaque fois que nous partageons l’Eucharistie, en déposant ce pain de vie dans vos mains, j’avoue que je suis dans ce mouvement de joie qui s’amplifie lorsque je lis sur le visage de celui qui le reçoit exprime également cette joie…
Le Christ croit à notre à-venir ; il est pour nous plein d’espérance, il désire pour chacun le meilleur et nous propose sans cesse le chemin à la suite de Bartimée.
Demandons à l’Esprit Saint qu’il nous sorte quotidiennement de notre immobilité pour nous mettre au service de ceux qui en ont besoin, ceux que Jérémié désigne dans la première lecture :
« Aveugles et boiteux, femmes enceintes et accouchées ensemble »,
Population marginale qui, à l’époque représentait le mieux les personnes ayant besoin de secours.
Pour ces personnes, il n’y a pas d’âge, ce qui compte ici, c’est l’espérance du cœur, une démarche qui de renouvellement en renouvellement nous introduit dans une dynamique de rajeunissement.
« Je n’attends pas Dieu : Je marche vers mes frères. De toutes façons, Dieu est au milieu d’eux ! » (Charles Singer -Saisons p. 11)
Frère Christian BEZOL