Le texte d’ouverture de la parole de Dieu nous rappelle une fois de plus et avec force que Dieu fait toujours confiance à son serviteur. C’est pour cela qu’il lui confie une mission.
En retour, le serviteur accepte la mission avec confiance. Et c’est dans cette réciprocité de confiance que le serviteur peut aller jusqu’au bout de son engagement. Le Seigneur donne toujours la force nécessaire.
La lettre de Jacques rappelle une réalité que nous trouvons encore dans nos communautés : on trouve toujours des personnes qui prétendent avoir la foi mais qui ne bougent pas le petit doigt pour leurs sœurs et frères : Jacques nous rappelle que cela est de la non-foi !
Suivre la volonté de Dieu, c’est un engagement qui demande de mettre en pratique le service des autres.
Les 2 textes que nous offre la Parole de Dieu de ce jour, nous invitent à faire un point personnel sur ce que nous vivons : relations familiales, professionnelles, amicales …
Il est de plus en plus important de découvrir que le centre de l’Eglise est en dehors de l’Eglise …Jésus nous demande toujours de sortir de nos enfermements et c’est peut-être la question qui est au cœur de l’Evangile : pour vous, Qui suis-je ? En d’autres termes, on ne peut pas s’approprier le Christ pas plus qu’on ne peut s’approprier son Père.
Dire ce qu’il est, en d’autres termes sa définition, c’est une exigence qui exprime et qu’il exprime par de multiples attitudes, rappelez-vous entre autres cette phrase :
« Si donc au moment de présenter ton offrande, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère … » (Mt 5, 24)
Il nous rappelle qu’à chaque Eucharistie, nous devons trinquer à la vie ! autre manière de le dire, nous devons apprendre à reconnaitre la grandeur cachée des petites choses dans nos vies.
La question de Jésus « pour vous qui suis-je ? » est une question qui nous concerne d’autant plus parce qu’elle nous interroge sur notre propre identité. Nous avons Jésus comme locataire.
Comme Jésus, n’avons pas à être autre chose que ce que l’on est, ce qui, au demeurant n’est pas toujours facile pour nous, car nous avons tous ce défaut d’être autocentré.
Être ce que l’on est, c’est à partir de cette singularité que l’Esprit donne à chacun une connaissance particulière de Dieu Père, une connaissance qui ne demande qu’à être partagée avec les autres car elle vient enrichir l’expérience personnelle de chacun.
La foi ne se définit pas à partir d’une dimension abstraite qui cultiverait un imaginaire. Elle est un ici et maintenant de notre vie quotidienne.
La richesse du Christ c’est de partager son amour pour nous, et donc de nous permettre d’assumer pleinement notre dimension humaine, de nous assumer.
N’oublions jamais que Jésus habite ce monde, celui de notre cœur il nous dit sans cesse que l’amour qui s’offre gratuitement n’est jamais stérile.
Pour conclure, un petit mot du poète et écrivain Raphaël BUYSSE dans Rikiki Tutti page 13 : (Ed Desclée de Brouwer)
« Disons-le clairement : Dieu ne viendra pas. Il ne s’agit pas de l’attendre. C’est lui qui nous attend. Parce qu’il est là, déjà. Au cœur de la vie simple. »
Frère Christian BEZOL